mercredi 30 janvier 2008

L’ONU : tribune pour les pays arabes ?


La Charte des Nations Unies pose le principe de l’égalité souveraine.
Mais comme dénoncé depuis un certains nombre d’années, il n’en est rien en pratique, au détriment notamment des pays arabes.

1/ L’influence des pays arabes dans les institutions des Nations Unies
a/ Au sein de l’Assemblée générale : une certaine maîtrise par les pays arabes
L’Assemblée générale est l’organe principal de délibérations des Nations Unies.
- De par leur appartenance à plusieurs groupes d’Etats (le groupe afro asiatique et le groupe des 77 : la plus grande coalition des pays du Sud), les pays arabes ont pu voir leurs intérêts représentés.
- Mais cette influence n’a que peut d’effet concret, puisque les résolutions de l’Assemblée sont dépourvues de force contraignante.
Le pouvoir décisionnel est attribué en réalité au Conseil de sécurité par l’article 25 de la charte des Nations Unies.

b/ Au sein du Conseil de sécurité : une absence quasi-totale des pays arabes
Le Conseil de sécurité est chargé de la responsabilité principale dans le domaine du maintien de la paix.
- A ce titre, il a le pouvoir de prendre des résolutions contraignantes qui s’imposent aux Etats et permettent d’engager la responsabilité internationale d’un Etat en raison de leur non application.
- Malheureusement, les pays arabes n’ont qu’une influence limitée au sein de cet organe.
En effet, celui-ci est maîtrisé par les cinq membres permanents (France- Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine et Russie) dotés d’un droit de véto.
Certes, les pays arabes peuvent être élus parmi les 10 membres non permanents (comme c’est le cas actuellement du Qatar), mais seront dépourvus d’un droit de veto.
Cela revient sur le débat qui fait rage depuis plusieurs années pour réformer le Conseil de sécurité et admettre d’avantage de membres permanents (l’Egypte étant proposée par de nombreux pays).


2/ L’exemple de la déclaration sur la situation de crise à Gaza
Une des illustrations de cette influence limitée au sein de l’ONU est l’échec de l’adoption d’une déclaration sur la situation de crise à Gaza du 29 janvier dernier.
- En raison d’un désaccord irréconciliable de formulation du texte entre la Libye et les Etats-Unis, le Conseil de sécurité a due renoncer à publier une déclaration.

- Selon Giadalla Ettalhi, président du Conseil de sécurité, ce blocage doit être mis sur le compte de Washington.
La Ligue Arabe avait déjà proposé un projet de déclaration non-contraignante sur le problème de la crise humanitaire à Gaza, en raison de ce que M. Moubarak appelle le « siège israélien ».
Aux Etats-Unis de rétorquer que le cœur du problème n’est pas traité : "le putsch illégal réussi par les terroristes du Hamas contre le pouvoir légitime de l'Autorité palestinienne".



Ainsi, comme toujours au sein du Conseil de sécurité, il suffit qu’un des cinq s’oppose à une proposition pour que tout devienne caduque.

Et il n’est pas difficile de concevoir les motivations américaines dans cet échec…

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