jeudi 7 février 2008

« La tactique israélienne est insupportable et inefficace »



Cette vision de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), est assez révélateur de la situation actuelle à Gaza.
En effet, M. Billion voit en la destruction par les Palestiniens du mur séparant la bande de Gaza et l’Egypte (conséquence de la décision israélienne du 17 janvier d’opérer un blocus total de Gaza), une double action théorique.


1/ L’inefficacité théorique
- Tout d’abord ce geste est symbolique puisqu’il montre l’état de détresse dans lequel sont plongés les habitants de la bande de Gaza et permet ainsi une forte prise en compte médiatique.
Certes, la situation humanitaire n’y est pas nouvelle, en raison notamment de l’embargo commencé au printemps dernier, mais à présent, le Hamas veut tirer la sonnette d’alarme.
Ainsi, les projecteurs sont à nouveau fixés sur Gaza et vont permettre de faire pression sur la scène internationale.
- En effet, la destruction du mur s’analyse aussi comme une action politique dans la mesure où les Nations Unies se voient contraints d’intervenir pour limiter la crise humanitaire.
Le conseil de sécurité devrait ainsi prendre une résolution contraignante pour Israël stoppant ce blocus total.
Mais comme nous l’avons vu précédemment, les Etats-Unis empêchent le bon déroulement de ce processus, en refusant qu’Israël soit mis en cause.


Au delà de cette inefficacité théorique, le blocus israélien institué dans le but d'inciter la population de Gaza à la révolte contre le Hamas, produit l’effet inverse.

2/ L’inefficacité factuelle
Dans les faits, cet emprisonnement des Palestiniens ne pouvait déboucher que sur une haine encore plus grande à l’égard de l’occupant israélien.
- En effet, les habitants de Gaza déjà réduits au minimum vital, (à l'origine de nombreux attentats suicides), n’ont guère de solution viable.
John Ging, directeur des opérations de l'Unrwa, détaille la situation humanitaire à Gaza : «Les gens sont affamés et se radicalisent».
- Comme l’a montré le film « Paradise now » de 2005, les jeunes n’ont plus d’espoir et ne voient pas d’avenir. La seule solution pour eux est de se donner la mort dans un but honorable. Mais loin de toutes les considérations religieuses sur le culte des martyrs et les promesses de doux plaisirs au paradis (l’octroi de 72 vierges notamment), les candidats au suicide pensent en premier au soutien financier qui sera accordé à leur famille. Le martyr met ainsi sa famille dans une situation moins chaotique puisqu’ayant acquis une certaine honorabilité de part ce sacrifice, la communauté se doit de la mettre à l’abri du besoin.



Si seulement cet espoir était réalisable à Gaza…

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