samedi 20 octobre 2007

L’esclavage dans les pays arabes : histoire ou actualité ?



Définie comme « la possession des hommes à l’égal des autres biens meubles », La pratique de l’esclavage était déjà très répandue, dans les pays arabes, à l’époque du prophète, qui était lui-même esclavagiste.

En effet, le Coran légitime la pratique coutumière arabe de l’esclavage et fixe le premier statut juridique des esclaves.
- Il définit ainsi les règles en matière de mariage avec des femmes esclaves (IV;3 et IV;25).
- Il pose des règles de conduite pour les esclaves (XXIV;58).
- Et déconseille même d’être généreux avec ses esclaves (XVI;71).

L’esclavage a été définitivement abolit en 1963. Pourtant, certains Etats arabes continuent à le pratiquer, malgré les pressions internationales.

1/ Au Sud-Soudan
Les populations noires du Sud-Soudan sont réduits en esclavage par les islamistes arabes du Nord.
- Bien avant les rapports de l’UNICEF et de l’organisation Christian Solidarity International de 2000, signalant la présence d’environ 100.000 esclaves (notamment des femmes et des enfants) sur le territoire soudanais, plusieurs rappels à l’ordre contre le régime de Khartoum avait déjà eu lieu.
- Déjà en 1992, les organisations internationales avaient fait front commun pour condamner le Soudan pour violation des droits de l’Homme et pratique de l’esclavage.
- La lettre de condamnation de Boutros Ghali rappelait de même la pratique de l’enlèvement des enfants et l’esclavage comme pratique génocidaire.
Par la suite, plusieurs rapports de l’ONU sont venus confirmer ces pratiques et constater leur persistance…

Et de nos jours, ne parlons même pas de la situation au Darfour

2/ En Mauritanie
L’esclavage a été aboli en Mauritanie, pour la 3ème fois en 1981.
- Les deux premières décisions étaient toutes implicites (décret colonial français de 1905 et première constitution de 1960).
Seulement, à ce jour, aucune des mesures n’a encore été assortie de procédures d’exécution ou de sanctions pénales.
- Par ailleurs, la loi contre la traite des personnes et des organes de 2003, ne mentionne aucunement le terme « esclavage ».
- Les affaires se multiplient et nombre d’organisations ne cesse de les dénoncer (SOS Esclaves en Mauritanie, Amnesty International…).
- La plupart des estimations situent le nombre d’esclaves vivant en Mauritanie aux alentours de 30% de la population

3/ Dans la péninsule arabique
Dans cette région du Moyen-Orient, la sharia demeure appliquée de manière assez stricte (malgré les évolutions récentes). Les princes se permettent donc de perpétuer l’esclavage, sous couvert du droit musulman.
Des affaires sont périodiquement révélées et font scandale. Mais la situation subsiste toujours.

4/ En Arabie Saoudite
- De même, au nom de l’intangibilité de la norme coranique, l’Arabie Saoudite ne voulait pas légalement abolir l’esclavage.
- En 1964, 4000 esclaves étaient présents dans le royaume. Sous la pression américaine, le roi les a affranchis.
- Seulement, encore maintenant, quelques 7 millions de travailleurs étrangers vivent dans des conditions similaires… (voir à ce sujet le rapport de Human Rights Watch).


A rappeler enfin qu’en Europe, les principaux cas d'esclavage moderne sont signalés au domicile de diplomates ressortissants de pays arabo-musulmans, couverts par l’immunité diplomatique.

3 commentaires:

Regard sur les Etats-Unis a dit…

Très bon article dénoncant des vérités trop souvent ignorées par les médias et les organisations internationales !

Gweled an diaoul a dit…

Et le problème est que même lorsque les médias et les OI s'en mêlent, condamnant un pays au niveau international, promesse est faite de se mettre en conformité avec les règles du système international. Mais dans les faits, il faut attendre la prochaine condamnation...

Anonyme a dit…

Bonjour Gweled,
Où est-ce que je peux trouver plus d'informations et la source de ton affirmation selon laquelle "en Europe, les principaux cas d'esclavage moderne sont signalés au domicile de diplomates ressortissants de pays arabo-musulmans, couverts par l’immunité diplomatique."