samedi 26 mai 2007

Extension de la politique anti-terroriste jordanienne




Alors que le roi Abdallah II a demandé le 14 mai 2007 à Dick Cheney de contribuer à la relance du processus de paix au Proche-Orient, le royaume a adopté une nouvelle doctrine sécuritaire, fondée sur un système d’attaques préventives.
Le journaliste Georges Malbrunot a étudié avec minutie cette nouvelle vision de la politique anti-terroriste jordanienne.

1/ Les causes de l’extension
- Depuis les attentats contre des hôtels d’Amman, fin 2005, où un douanier jordanien avait été retourné par Al Qaïda, la sécurité a été sérieusement renforcée.
- En effet, les américains ont notamment fourni deux scanners pour véhicules légers et deux autres pour poids lourds ; un grand nombre d’agents du General Intelligence Department (GID : service de renseignement jordanien) sont venus s’ajouter aux policiers et permettre une surveillance aérienne de la frontière avec l’Irak.
- C’est de l’autre côté de cette frontière que le marché noir aux faux passeports est en plein expansion.
- La Jordanie redoute qu'en cas de partition de l’Irak, la partie orientale de son voisin ne devienne une base à partir de laquelle Al Qaïda lancerait des attaques contre son territoire.
- Le royaume doit donc faire en sorte de réduire l’influence de la mouvance terroriste chez les sunnites de l’ouest de l’Irak.

2/ « Les chevaliers de la justice »
- Pour ce faire, Amman a adopté une nouvelle stratégie sécuritaire, plus agressive, calquée sur le modèle américain des attaques préventives, au delà de sa frontière.
- Le GID a ainsi créé une unité spéciale, les « chevaliers de la justice », chargée de traquer Al Qaïda en Irak. A remarquer d’ailleurs, que ces agents bénéficient de l’aide de tribus irakiennes, dont les responsables sont accueillis en Jordanie.
- Outre la capture l’an dernier d’Abou Moussab Al-Zarqaoui (ancien chef d’Al Qaïda en Irak), cette doctrine offensive aurait permis d’aider l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis à déjouer des attentats sur leur sol.
- Un responsable sécuritaire y voit désormais un moyen de «neutraliser les menaces hors de nos frontières, en provenance d’Irak, mais aussi contre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran». Mais c’est oublier que les deux mouvements cités, sont des mouvements de libération, sans aucune rancœur envers la Jordanie (même si celle-ci est proche de Washington).

La Jordanie a donc fait le choix de réagir de manière forte contre Al Qaïda, à la manière de son allié américain.
Cependant, la question se pose de la légalité de ces opérations extraterritoriales au regard du droit international…


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