vendredi 20 avril 2007

La censure iranienne: le cas Dudoignon

Le français Stéphane Dudoignon a été interpellé, le 30 janvier dernier, par des policiers iraniens dans le sud-est du pays et assigné à résidence. Chercheur en sociologie des religions au CNRS, il venait assister aux festivités et processions de l’Achoura (jour le plus saint du calendrier chiite) et en profita pour prendre quelques clichés.
Mais quelle peut être la raison exacte de cette interpellation ?

1/ Des évènements à ne pas ébruiter ?
- Le problème serait la présence de sunnites sur les lieux, qui ne participaient pas à la procession et les expressions de douleur collective des manifestants chiites.
- Etudiant les communautés sunnites à l’époque moderne et contemporaine en Iran (pays essentiellement chiite), les autorités iraniennes lui auraient surtout reproché de « se pencher sur les conflits intercommunautaires apparus ces dernières années ou s’être envenimés à la suite de la dégradation de la situation dans un certain nombre de pays environnants » (ex : Irak, Afghanistan et Pakistan).
- D’après le chercheur : « les renouveaux sunnites en Iran au cours du 20ème siècle, sont depuis l’intervention américaine en Irak un sujet en Iran extrêmement brûlant ».

La situation semble bien avoir changée, puisque c’était sur invitation officielle de l’Institut français de recherche en Iran qu’il est venu. Les autorités locales connaissaient parfaitement ses agissements et ne s’y sont jamais opposés.

Mais n’est-ce pas trop gros comme censure ? N’y a-t-il pas une intention plus subtile derrière tout le brouhaha de cette affaire ?

2/ Un protectionnisme instrumentalisé ?
- En effet, certains, dont l’organisme « Iran-resist » (dont le nom évoque déjà le manque d’impartialité !), soutiennent que « le régime des mollahs insiste pour créer des tensions dans les régions frontalières de l’Iran afin de prétendre à un danger de démantèlement de l’intégrité territoriale de l’Iran ».
- Téhéran aurait par ailleurs ménagé de son mieux la sortie de Dudoignon afin de théâtraliser au maximum son départ et donnerait ainsi de l’importance à cette « non-affaire préfabriquée qui plaît tant à nos mollahs communicants » !

Belle utilisation de la censure iranienne !



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